OKAP – Overseas Korean Art Project

22 juin 2024 (14h 16h – Maison de la Corée (9G Bd Jourdan, 75014 Paris)

[La] conscience d’être séparé est une constante de notre histoire spirituelle. La séparation est parfois vécue comme une blessure qui marque une division interne, une conscience angoissée qui invite à un examen de soi, à d’autres moments elle apparaît comme un défi, un aiguillon qui nous incite ; à l’action, pour aller à la rencontre des autres et du monde extérieur.

Mais le sentiment de séparation est universel. Il naît au moment même de notre naissance : nous sommes arrachés au Tout nous. Tomber dans un pays étranger. Cette expérience devient une blessure qui ne guérit jamais. C’est la profondeur insondable de chaque homme, tous nos projets et nos exploits, tous nos actes et nos rêves, sont des ponts destinés à surmonter la séparation et à nous réunir avec le monde et nos semblables. La vie de chaque homme et l’histoire collective de l’humanité peuvent ainsi être considérées comme des tentatives de reconstruction de la situation originelle. Un remède inachevé et sans fin à notre condition divisée. [1]

Pour nous cette condition existentielle devient ainsi conscience de nos histoires, qui affleure au travers de témoignages personnels.

Cette histoire polyphonique s’esquisse dans les formes et les mots que nous donnons à nos mémoires, à nos rêves, à nos inventions – quand tu ne te souviens plus, invente, disait Monique Wittig. Ils se prolongent dans nos élans de tisser des liens, dans la rencontre de nos récits personnels, dans la rencontre de l’autre dans sa différence – celle, peut-être même plus belle encore que ce qui nous unit, parce qu’elle représente la possibilité de faire art comme on fait société, dans la diversité, et dans une poétique de la relation.

Ainsi Ronan-John et kimura byol lemoine sont des témoins-acteurs infatigables d’engagements, et avec RAJVATAR, aux mantras réfléchissants, des tisseurs.

Aude Lespagnard travaille sur les formes de la blessure, et de la réparation. Jean-François Bouron ne cesse d’expérimenter les matières, pour sublimer les corps éprouvés. Leurs œuvres se ressentent dans la chair.

Adel. KSK fait fleurir avec douceur les visages de femmes de réconfort. Jaedong Lee pose un pistolet en fleur. Olga Ptose parle d’histoire et de résilience. Julien Hay propose une ode à la douceur. Isabelle Bapteste, une ode aux multiplicités. Autant de poésie que de mélancolie – et toujours, la possibilité de se transformer.

Les artistes sont parmi ceux qui rêvent le mieux. A la recherche d’une patrie-mère, en rêvant un pays. Parce que leur langage est avant tout celui qui touche en chaque être ce qui le constitue d’émotion et de sensible, de beauté et d’espoir. Et le courage qui dort en chacun. — Isabelle Olivier (commissaire)

[1] Octavio Paz, Discours du prix Nobel, 1990

  • Crédit photos : Les artistes
  • Photos de groupe : © 2024 Julien Hay © 2024 Ronan-John © 2024 파리광장 pariskwangjang
  • Coordination expo : Jaedong Lee & Laure Badufle
  • Médiation : Isabelle Olivier
  • Logistiques : Agathe Lepoutre, Ronan Levoyer, Jean-François Bouron
  • Graphisme : Adel. KSK & star~kim project
  • Coordination impression : Adel. KSK
  • traduction coréenne : Shin Hyejin (신혜진)

Booklet Puac X Okap

Booklet à la vente : 10€ – Nous contacter : contact@weareokap.com

The human parts-Bapteste-Rajavtar